Aaron, âgée de 44 ans est un père de famille divorcé, artiste peintre qui s est inscrit dans une prise en charge thérapeutique visant à améliorer sa santé mentale.
Cet homme se présente comme une personne fragile, vulnérable, envahi par des angoisses dues aux nombreuses difficultés qui égrènent sa vie notamment son SIDA qui laisse peser sur lui le spectre de la mort
Apathique, d’une humeur changeante du à une organisation psychique de type bipolaire, il s’attache à vouloir comprendre sa propre histoire, son propre statut social, ses propres capacités intellectuelles et affectives pour se permettre d’évoluer dans une organisation sociale opérante.
Il participe sans contrainte à cette relation thérapeutique se montrant responsable de ses actes, ne cherchant pas de faux semblant pour amoindrir ses difficultés personnelles, et s’attache à reconstruire son estime de soi, trop souvent évincé par un sentiment de culpabilité
Suite à la découverte de sa séropositivité, qu’il vit comme un véritable cauchemar, mettant en péril sa vie et fragilisant tout son entourage familiale, il a développé une extrême sensibilité et une angoisse permanente, réactivée par le fait qu’il ne peut pour le moment trouver de solution pour vivre avec cette réalité.
C’est par l usage de stupéfiants qu’il essaie parfois d oublier. Il fume alors il oublie ses chagrins et il voit des couleurs et du beau comme il ne le voit jamais sans ces substances.
Et sans trop s en rendre compte il dérive de plus en plus profondément. Il prend des risques qui vont le mener vers l ‘hospitalisation psychiatrique au mieux, la prison ou au pire vers la mort.
Il parle du climat d’insécurité dans lequel il est plongé. Il décrit au cours des séances sa solitude. Il n’arrive pas à surmonter la dureté de cette épreuve qui la plonge dans un état de dysphorie accompagné d’un sentiment de dévalorisation de lui même.
Il raconte ses difficultés familiales, ses conflits conjugaux qui ont précédé sont divorce, ses difficultés sociales avec la perte de ses amis, ses problèmes financiers, et depuis peu ses difficultés judiciaires.
Des troubles du comportement avec pessimisme, fatigue et inhibition, alternant avec des phases d agitation où il parle fort, et à des gestes impulsifs complète ce tableau. Ils sont le témoignage d’un comportement inadéquat qui lui sert à se protéger contre le sentiment persistant de tristesse, d isolement, de colère.
Nous travaillons avec lui sur ce qui serait souhaitable dans son quotidien pour adapter son mode de vie à son entourage et qui pourrait faire qu’il se sente moins seul :
- Respecter un rythme régulier et une durée suffisante de sommeil
- Apprendre à gérer les situations de stress sans violence ou sans dépression
- Eviter et limiter l usage du tabac, de l alcool, du cannabis, ou d autres drogues
- Prendre les traitements prescrits afin de réguler son humeur
- Accepter le traitement antidépresseur lors d un épisode dépressif
- Accepter l antipsychotique lors des épisodes maniaques
- Venir régulièrement à nos entretiens, la psychothérapie permettant de mettre des « mots sur ses maux »
Nous ne sommes qu ‘à l’aune d un long et dur travail avec Aaron mais séance après séance nous commençons déjà avoir ce petit mieux qui donne l espoir si ce n est de la guérison au moins celui du mieux être.
Alors qu'il ne peignait plus depuis 2 ans, il a pu reprendreces pinceaux et pour la première fois de sa carrière de peintre il va exposer son travail aux yeux de ses pères au 1er trimestre 2014.