La perversion narcissique est une forme de perversion décrite initialement par Paul-Claude Racamier entre 1986 et 1992.
Ce n'est un critère diagnostique ni en psychiatrie ( Ce n’est pas un concept médical) ni en psychanalyse, même si l'appellation peut évoquer un trouble de la personnalité narcissique (2 notions psychanalytiques : perversion et narcisisme). Les notions de perversion et de narcissisme étant des concepts de psychanalyse, popularisée dans les années 1990 , de nombreux ouvrages ont ensuite dépeint le pervers narcissique, tel un sociopathe agissant comme un prédateur allant jusqu'à détruire l'identité de sa « proie » par la manipulation mentale ou le harcèlement moral.
La Perversion. La perversion est définie par l'« action de détourner quelque chose de sa vraie nature ». La perversion comme trouble pervers, rapporté à une personnalité perverse, est donc l'inclination à détourner les choses de leur vraie nature. La psychiatrie définit ainsi une organisation perverse caractérisée par « une apparence de génitalité, de fonctionnement social adapté et mentalisé. En fait, on a affaire à un déni de la réalité (...) ». « Le pervers se croit donc à l'origine de la loi. Lui-même fera sa loi. Ainsi il sera d'une part délinquant, et d'autre part indélicat». « Le pervers n'a pas un désir, mais un besoin demandant une satisfaction immédiate. L'autre n'existe pas. ».
La perversion est une anti-relation, elle ne fonctionne que sous le mode du rapport, elle ne produit que des rapports de force, donc de pouvoir : séduction, emprise, domination. [...] La perversion joue sur tous les tableaux. Elle mêle l’inversion de la réalité à la banalisation des situations graves et au déni des actes profanateurs. Elle prône l’impudeur et le non-respect de l’intimité, échange fausses confidences contre confidences forcées, renverse les principes humains, retourne les situations en défaveur de la vérité et empoisonne pour garder l’autre en prison malgré lui.
L'aspect systémique et Trans générationnel de la perversion est désormais également pris en compte. « La famille est souvent le terrain fertile où la perversion s’enracine, laissant croire à ceux qui la subissent qu’ils sont victimes d’une fatalité implacable. »
Le trouble narcissique. Le narcissisme est défini comme un « intérêt excessif pour (l'image de) soi, associant survalorisation de soi et dévalorisation de l'autre, habituel chez l'enfant, courant chez l'adolescent, compensatoire chez l'adulte. ». Le trouble narcissique est donc l'installation durable de cette attitude compensatoire chez l'adulte, répertorié dans le classement international des maladies dans la catégorie des troubles spécifiques de la personnalité ; et le DSM-IV donne quant à lui des critères d'identification cliniques.
L'association des deux notions en question. La notion a été popularisée dans les années 1990. Le terme s'est ensuite étendu dans la psychologie populaire commune, où il a pris des sens qui relèvent d'un jugement de valeur. On enseigne ainsi en 2013 dans une école d'avocats que : « L’utilisation de la notion du pervers narcissique, notion psychanalytique, est devenue inquiétante tant l’expression est galvaudée et employée sans qu’un diagnostic médical ait été porté par un médecin psychiatre ».
Le thème est ainsi fortement relayé dans les médias, au travers le plus souvent d'une stigmatisation du « pervers narcissique », et non plus de la notion de perversion narcissique elle-même.
Confusions fréquentes La perversion narcissique est souvent confondue avec le trouble de la personnalité narcissique. Bien que ces deux positions subjectives tournent autour de l'égocentrisme et de la tendance à la manipulation mentale, elles n'ont pas du tout la même nature. Les troubles du narcissisme se caractérisent par une grande souffrance intérieure. Ils apparaissent souvent à la suite de traumatismes. Les individus qui en souffrent sont souvent des personnes très sensibles.
A contrario, les personnalités perverses sont dénuées de tout sentiment et choisissent de renier leur sensibilité et leur humanité pour pouvoir dominer l'autre La perversion repose avant tout sur la destruction de l'autre, qui procure une jouissance au prédateur, sans scrupule et sans limite dans la mise en œuvre de la cruauté (sadisme).