On entend souvent parler de nouveau-né ou de nourrisson sans pour autant savoir à quelle période de l'âge de la vie ces termes correspondent. Un nourrisson est un enfant en bas âge, notamment lorsqu'il n'a pas encore été sevré du lait maternel (et plus généralement de lait infantile), l'étymologie du terme renvoyant directement au fait qu'il « a besoin d'être nourri ». Dans le langage courant, on emploie aussi le terme « bébé ».
Lors de nos consultations avec des parents de nourrissons, nous entendons souvent les même réflexions et nous les voyons désemparés.
Hypersensible, hypertonique, hyperactif...
Un bébé peut avoir des besoins intenses. C' est un bébé qui fait tout « trop fort ». Un bébé peut ne pas présenter toutes les caractéristiques, mais seulement quelques-unes, sur une même période. Si c’est le cas, alors il fait peut-être partie de ces bébés qui ont encore plus besoin de patience, de tendresse et d’attention que les autres.
Hypersensible: Un bébé peut-être facilement dérangé : il sursaute le jour et se réveille très souvent la nuit. Il est hypersensible surtout avec les personnes qui ne lui sont pas familières. La présence d’étrangers dans son entourage l’angoisse.
Il pleure très fort, rit très fort, proteste énergiquement, a besoin qu’on réponde à ses demandes tout de suite. Toutes ses émotions semblent exacerbées. Le bébé aux besoins intenses peut réagir violemment à la séparation d'avec ses parents, notamment parce qu'il leur est très fortement attaché.
Exigeant: Il ne faut pas entendre par ce terme que les bébés sont capricieux. Ils ne le sont absolument pas tous. Toutes les demandes du bébé revêtent pour lui un caractère d’extrême urgence. Lorsqu’il manifeste un inconfort, une gêne, il le fait non par pleurs très intenses, mais par des hurlements dont personne ne peut ignorer l’urgence, ni ses parents, ni les voisins ! Aucune diversion n’est possible, aucun doudou ne le calmera, aucun jouet ne le divertira. Bien au contraire, ses pleurs redoubleront parce qu’il sentira sa demande incomprise.
Imprévisible: Vous pensez avoir enfin trouvé un « truc » pour le calmer, et la fois suivante, le « truc » ne fonctionne plus. Impossible de prévoir ses réactions. Aucune méthode de puériculture ne semble fonctionner avec lui. Il faut sans cesse trouver de nouvelles façons de prendre soin de lui.
Toujours actif: Certain bébé est toujours en mouvement. Tout comme ses émotions, son activité motrice est elle aussi intense. Ils en deviennet épuisant: C’est le terme qui revient le plus souvent dans la bouche des parents: « Il me vide», « il me pompe toute mon énergie ».
Il veut toujours les bras…: Il a un besoin extrêmement important de contact physique. Parfois le bébé a la réputation de ne pouvoir se calmer seul, dans son lit, dans son transat, etc... Il a impérativement besoin des bras, du contact humain pour s’apaiser. Aucun doudou, aucune peluche ne l’aidera. Il ne supporte pas d’être posé dans un transat, un berceau, etc…
mais il n'aime pas se blottir. Paradoxalement, il peut ne pas aimer pas le contact physique intime. Si on veut le blottir contre soi, il s’arque-boute, raidit ses membres. Il se sent plus à l'aise quand vous maintenez une certaine distance entre lui et vous, pendant que vous l'avez dans vos bras, ou si vous le tenez « face au monde ».
Il veut téter tout le temps: Les besoins de succion sont… intenses !!! Il a besoin de téter pour se réconforter, même si ce n’est nécessairement pas pour se nourrir.
Il se réveille souvent: Ces bébés super-éveillés ne se calment pas facilement, et, une fois endormi, un rien les réveille !! Il dort très peu. Il peut réveiller ses parents 10 fois par nuit.
Il déteste la voiture, la poussette: Dans la voiture, il peut hurler depuis le moment où il y entre jusqu'à ce qu'on le sorte. Idem dans une poussette. Il ne supporte pas qu’on le pose, même si c’est dans « véhicule » en mouvement.
Que leur conseiller? Comment les aider?
La consultation est souvent un apport de "petits conseils" pour rendre la vie de chacun plus facile et surtout plus heureuse.
Pensez à vous: Il est naturel de donner la priorité aux besoins de bébé mais cela ne signifie pas que vous devez oublier vos propres besoins. Vous ne pouvez pas vous occuper d’un bébé épuisant si vous êtes vous-même épuisé(e).
Autorisez un peu de frustration à votre bébé: Durant les premiers mois, un bébé a besoin d’être nourri, porté. Répondre à ses besoins est votre devoir de parent. Mais par la suite, si vous commencez à materner votre bébé à contre-cœur, vous risquez de ressentir de la rancœur envers lui. Repérez vos propres limites, et acceptez d’imposer un peu de frustration à votre bébé quand il n'y a pas moyen de faire autrement.
Priorité à votre sommeil: votre bébé dort très peu. Il peut vous réveiller jusqu’à 10 fois par nuit, quand il accepte de s’endormir. Alors pour ne pas sombrer physiquement et nerveusement, dormez lorsque votre bébé dort. Résistez à la tentation d’effectuer quelque tache que ce soit lorsqu’il vous laisse un peu de répit. vous avez impérativement besoin de ce temps de repos pour recharger vos « batteries »,
Regardez les côtés positifs de votre enfant : Ne vous laissez pas enfermer dans les sentiments négatifs que vous avez pu ressentir. Voir les qualités uniques de votre bébé vous permettra de vous occuper de lui plus sereinement.
Soyez patient(e): Donnez du temps à votre bébé pour évoluer. Acceptez sa personnalité. N’entrez pas en lutte avec lui pour l’obliger à s’adapter. Il pleure beaucoup, vous ne pouvez pas toujours l’empêcher et le soulager, mais au moins vous êtes là.
Ne perdez pas votre énergie sur des détails, les petits soucis se résoudront d'eux-mêmes. Consacrez votre énergie à ce que vous pouvez changer et là où vous pouvez faire la différence. Ayez des attentes réalistes et soyez flexibles.
Vos méthodes et « trucs » pour prendre soin de votre bébé évoluent au fur et à mesure qu'il grandit. Il faut trouver sans cesse le bon équilibre entre « répondre aux besoins du bébé » et « ne pas dépasser vos propres envies ou vos capacités ». Si quelque chose ne vous convient pas dans votre maternage, changez-le, même si cela paraît convenir à votre bébé. Si vous persistez dans un style de maternage qui marche pour votre bébé mais pas pour vous, vous risque de devenir aigri(e) et de plus en plus rancunier(ère) envers votre bébé.
Réalisez que votre enfant est unique: Faites abstraction des idées reçues, oubliez les bébés décrits dans les livres de puériculture. Concentrez-vous sur votre propre bébé, sur ce qui il est et de quoi il a besoin. Il est un individu à part entière.
Être différent ne signifie pas être mauvais. Vos méthodes pour prendre soin de votre bébé n’ont rien à voir avec celle des autres parents. Si vous vous comparez aux autres, vous risquez de vous affoler. Cela peut renforcer votre sentiment négatif et l’idée que tout est de votre faute. Regardez objectivement votre enfant, portez moins de jugements, aimez-le tel qu’il est.
Sortez: Un espace ouvert comme un parc ou une grande aire de jeu peut captiver l'enfant qui peut ainsi laisser un peu de répit à son parent stressé.
Cherchez de l’aide: Sans aide extérieure, vous risquez de craquer. Démarrez une psychothérapie brève. C'est tellement important de pouvoir se plaindre de son bébé, que l´on aime tant, auprès des personnes qui nous comprennent.