La notion de victime est tellement multiforme que pour pouvoir en parler, il faut essayer de définir certaines catégories. Par rapport au trauma, plus ou moins intense, plus ou moins voyant, plus ou moins conscient, ou surtout par rapport à la réaction au trauma quel qu’il soit. Les réactions vont de l’effondrement total jusqu’à la résistance, en passant par ceux qui parviennent à se construire une vie valable, mais s’épuisent à la soutenir et finissent par y mettre un terme.
La littérature définit la victime comme une personne qui, individuellement ou collectivement, a subi un préjudice, notamment une atteinte à son intégrité physique ou mentale, une souffrance morale, une perte matérielle, ou une atteinte grave à ses droits fondamentaux, en raison d’actes ou d’omission qui enfreignent les lois pénales en vigueur dans un Etat membre.
La Société Française de Victimologie la définit à son tour comme « Une victime est un individu qui reconnaît avoir été atteint dans son intégrité personnelle par un agent causal externe ayant entraîné un dommage évident, identifié comme tel par la majorité du corps social ».
A cette définition R. Cario dans son ouvrage Victimologie ajoute les éléments suivants :
« Doit être considérée comme victime toute personne en souffrance(s).
De telles souffrances doivent être :
- personnelles (que la victimisation soit directe ou indirecte, individuelle ou collective) ;
- réelles (c’est à dire se traduire par des blessures corporelles, des traumatismes psychiques ou psychologiques et/ou des dommages matériels avérés),
- socialement reconnues comme inacceptables (transgression d’une valeur sociale essentielle ; événement catastrophique)
- de nature à justifier une prise en charge des personnes concernées, passant, selon les cas, par la nomination de l’acte ou de l’événement (par l’autorité judiciaire, administrative, sanitaire ou civile), par des soins médicaux, un accompagnement psychologique, social et/ou une indemnisation.