La souffrance psychique de l adolescent se traduit très souvent par un mal être et des conduites à risque le mettant en danger. C est pour cette raison que nous rencontrons pour la 1ère fois Sabrina, jeune fille de 15 ans.
Sabrina est la 3 eme fille dans une fratrie qui en compte sept. La famille fait partie du monde « Haredi » et le comportement de la jeune fille déconcerte les parents à bout de force.
Sabrina est une très belle et grande jeune fille. Elle ne va plus au séminaire depuis plusieurs mois. Elle traine dans la rue en jupe courte et très lourdement maquillée. Personne ne sait ce qu’elle fait vraiment. Elle rentre à l aube au moment ou tout le monde se lève et va se coucher
Un matin elle rentre avec un piercing. A la maison les parents ne savent plus comment gérer la situation. Le père se met à frapper Sabrina qui répond à ses coups par de la défiance, de la provocation. La mère tente le dialogue mais elle n’obtient que la moue boudeuse de sa fille et une opposition à toutes ce qu’elle propose.
Le couple s’inquiéte des retentissement du comportement de Sabrina sur les autres enfants. Ils ne veulent plus qu’elle vive avec eux. Mais où la mettre ? A bout de souffle ils viennent nous consulter et nous demander de l aide.
Ils ne comprennent pas. Sabrina semblait aller bien, elle avait une scolarité normale, pas de problèmes particuliers de comportements et puis peu à peu … Ils ont senti qu’elle n allait pas très bien. Ils ont cherché de l’aide auprès des responsables de son séminaire non formé à ces problématiques.
Ils ont été dans des centres médicos-psychologiques saturés. Le psychiatre consulté attend que Sabrina soit en demande de soins pour continuer à la voir.
Notre premier travail à consister à mettre en évidence les difficultés de la jeune adolescente et de faire en sorte que Sabrina ne rejoignent pas la cohorte des adolescents « incasables » que les différentes instituions se renvoient l une à l autre.
La prise en charge de Sabrina s impose. Elle se met en danger sous les yeux des adultes : alcoolisation, tabac, cannabis, vie nocturne mais ces adultes ne peuvent rien alors que faire.
Lors de notre première rencontre nous tentons d’établir le contact. Il est très difficile, Sabrina parle peu et ne répond aux questions que par monosyllabe. Nous lui proposons à autre rendez-vous qu’elle accepte à la condition qu’il ne vienne pas interférer dans son « emploi du temps ». Nous trouvons un accord pour que celui ne vienne pas non plus interférer sur le mien.
Lors du second entretien je tente de gagner sa confiance et la jeune est plus loquace. Elle commente à m parler par petite bribes de ce qu’elle veut faire de sa vie. A minima se dessine un projet
De semaine en semaine j arrive à gagner sa confiance et Sabrina parle, pleurs, raconte ses chagrins, ses peurs. Sa souffrance psychique reste encore trop silencieuse
Je sais que notre relation est encore fragile. Un mot une attitude peut tout briser. Sabrina est de ces jeunes adolescents vulnérables qui craignent de se mesurer à la réalité.
Mais avant tout elle a besoin de stabilité et de sécurité. C est ce que nos rencontres tentent dans un premier temps de mettre en place.
Puis progressivement se dessine le cadre thérapeutique et aujourd’hui le bruissement d un espoir de guérison dans le rythme hebdomadaire de nos visites est nait.