obesiteSelon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’obésité se caractérise par « une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ».
À la base, l’obésité résulte d’une consommation trop grande de calories relativement à la dépense d’énergie, durant plusieurs années.
On doit distinguer l’obésité de l’embonpoint, qui est aussi une surcharge pondérale, mais moins importante.
Pour sa part, l’obésité morbide est une forme d’obésité très avancée. Elle serait si dommageable pour la santé qu’elle ferait perdre de 8 à 10 années de vie.
Les kilos en trop pèsent aussi sur le mental. L'obésité peut engendrer :
- des perturbations de l'image du corps : la personne obèse rejette souvent ce corps qu'elle trouve laid,
- une mésestime de soi : on se culpabilise, on se dégoûte même,
- un sentiment d'exclusion et d'incompréhension dû à l'intolérance sociale et médicale qui entoure l'obésité,
- des états dépressifs dus à des régimes trop restrictifs ou à des échecs thérapeutiques répétés.
De la même façon, l'obésité peut entraîner :
- des arrêts de travail pour raisons médicales,
- des difficultés à l'embauche,
- une moindre rémunération,
- un rejet et discrimination sociale chez l'adulte comme chez l'enfant,
- une altération de la qualité de vie.
On rencontre fréquemment des troubles psychologiques chez les personnes souffrant d'obésité. Attention, il ne s'agit pas de troubles graves tels que la schizophrénie, etc. Il s'agit essentiellement de troubles de l'humeur, d'irritabilité, de troubles du sommeil, etc.
Ces problèmes psychologiques sont directement liés à leur excès de poids. En effet, avant de devenir obèses, les études montrent qu'ils ne souffraient pas plus de troubles que les autres. Même s'il est vrai que dans certains cas, des troubles psychologiques peuvent conduire à l'obésité, ce n'est pas la règle. Les études épidémiologiques montrent que la prise de poids n'est pas liée à une fragilité psychologique particulière.
Il y a deux raisons qui peuvent expliquer les troubles psychologiques dont souffrent les personnes obèses:
- Premièrement, l'excès de poids, par le regard qui est porté sur ceux qui en souffrent, est directement responsable. C'est particulièrement net chez l'enfant : il a une espèce de honte, de sentiment d'être responsable. Ce problème d'image du corps concerne tous les milieux : familial, professionnel…
- Le second facteur est le régime en lui-même. En effet, lorsque la diète est trop restrictive et empiète sur les besoins, le malade va faire des ajustements neurosensoriels, il va modifier ses centres d'intérêt et perdre ses repères physiologiques. Il va alors développer des troubles psychologiques en rapport direct avec le régime. Ces troubles vont être d'autant plus importants que le régime est restrictif.
Comprendre le développement de l'obésité n'est pas une chose simple. Il s'agit toujours de causes très complexes. La difficulté à désigner ses émotions, à en parler, peut conduire à chercher à les neutraliser d'une autre façon, en particulier en mangeant, pour atteindre un introuvable réconfort. Le corps gros, parfois, peut aussi avoir un sens en lui-même. Il peut constituer une défense. Ou au contraire permettre de trouver sa place. Il permet à la personne de résoudre des difficultés “existentielles” qu'elle n'a sues ou qu'elle n'a pu régler autrement. Dans ces conditions, devenir une personne mince peut s'avérer une aventure périlleuse, mettant la personne face à ses difficultés que le corps gros lui a permis de contourner. Il s'agirait donc d'apprendre, avant toute chose, à régler un certain nombre de difficultés psychologiques, affectives ou relationnelles.

Il ne faut pas envoyer tous les obèses chez le psy ! Certains n'en ont pas besoin. Mais il est vrai que dans toute maladie chronique, le soutien psychologique est essentiel.
C'est particulièrement vrai pour l'obésité, où il y a une souffrance personnelle, où le regard des autres est souvent difficile à supporter, où il faut parfois faire face à l'échec du traitement. L'obésité peut entraîner dépression, mal-être, complexes, inhibition, rejet de son corps et de sa propre personnalité. L'individu obèse risque de souffrir de discrimination et de mise à l'écart. Celui-ci pâtit de sa condition dans sa vie amoureuse.
Plus qu'un simple soutien, il faudrait idéalement une réflexion de type comportementale : pourquoi je mange ? Comment puis-je manger différemment ? Car il est plus facile d'arrêter de fumer que de maigrir ! Dans un cas, on peut chasser totalement le tabac de sa vie. Alors que l'obèse ne peut pas s'arrêter de manger ! Il devra continuer toute sa vie à manger différemment et se restreindre ! Il faut donc toujours faire en sorte que le régime ne soit pas trop restrictif. Une thérapie est efficace en plus du régime
Une fois la perte de poids obtenue, les problèmes psy ne disparaissent pas toujours. Certains malades, après une perte de poids de 35 kilos, peuvent être plus mal qu'au départ ! C'est pourquoi la gestion de l'image de soi et l'accompagnement sont importants. Il faut ainsi valoriser les efforts lors du régime. Mais la prise en charge ne s'arrête pas à la perte de poids. Idéalement, il faut assurer un suivi et un soutien par la suite.