araigneeUne phobie correspond à :
- Une peur irrationnelle ! Si j'ai peur des mygales je ne suis pas phobique, par contre si j'ai peur des toutes petites araignées inoffensives comme s'il s'agissait d'une mygale alors oui je suis phobique.
- Une peur qui entraîne une souffrance significative dans la vie de la personne. Si j'ai peur des avions et que je ne veux ou ne dois pas voyager en avion alors il y a peu de risques d'en souffrir à priori. Je n'aurai alors aucun besoin de traiter ce problème.
Il y a des centaines de phobies. Les principales phobies concernent :
- Les phobies spécifiques (Animaux, Lieu, Objet)
- L'agoraphobie : crainte de se retrouver dans un espace public dans lequel il soit difficile de sortir en cas de malheur (autoroute, grands espaces vides, espaces chargés de monde sans sortie à proximité...)
- La phobie sociale : crainte du jugement négatif d'autrui (peur de parler en public, de croiser le regard d'un passant ou de lui poser une question, peur d'être regardé, peur de répondre à une question...)

Quels traitements ?
Il existe plusieurs façons de traiter les phobies. Il y a des procédés analytiques et des procédés issus des thérapies comportementales et cognitives .
Observer les évènements traumatiques éventuels, faire des ponts avec des expériences passées (Cela se fait tout au long de la thérapie)
Observer les situations redoutées (les noter dans un ordre hiérarchique d'intensité de gène ressentie face à ces situations)
- Mettre à jour les pensées, les émotions, les comportements qui participent à entretenir, voire à majorer la peur pour chaque situation. En effet, le plus souvent nos pensées nous font voir les choses d'une manière biaisée sans que nous puissions de temps en temps nous en détacher. De plus, le phobique préfèrera éviter les situations qu'il redoute, ce qui est normal et même logique ! Toutefois, c'est justement l'évitement qui entretient le processus de peur, et qui participe au développement de pensées négatives : je suis nul, je n'y arriverai jamais, j'ai honte, c'est dangereux...
- Mettre au point un programme d'exposition progressif aux situations redoutées (tout en douceur, de façon contrôlée) afin que la personne fasse l'expérience que la peur n'est qu'une étape et non une fin en soi.
S'exposer d'abord à ce qui fait le moins peur, puis passer à l'étape suivante. L'exposition progressive permet d'aider la personne à faire l'expérience de l'habituation. L'habituation est un phénomène d'adaptation naturel car notre cerveau est fait ainsi : les décharges émotionnelles deviennent de moins en moins fortes à mesure de la confrontation à une même stimulation.

Prenons un exemple avec des émotions positives : Voyez comme votre nouveau manteau vous fait plaisir au début. Vous souhaitez être tout le temps en contact avec lui. Observez alors comme cet objet perd de sa valeur à vos yeux à mesure du temps qui passe. Vous finissez par vous habituer à l'objet et finalement l'émotion positive diminue, voire disparait.
C'est le même principe avec les émotions négatives. Plus vous serez en contact de ce que vous redoutez, moins vous aurez peur !
Ces étapes ne sont pas simples à franchir et si cela était le cas les phobiques pourraient se traiter tout seul. Un accompagnement par un professionnel tout au long du processus de traitement est conseillé car le risque d'échec est souvent lié à :
- Un manque de motivation : faire des efforts, oui mais combien de temps, combien de fois? Tout seul il est tentant d'abandonner plus facilement
- Une exposition ratée : je me suis exposé mais j'ai voulu aller trop vite, je ne savais pas comment décomposer les exercices et finalement c'était trop intense émotionnellement. J'ai paniqué. Le sentiment d'échec renforce la peur !

En général, une dizaine de séances peuvent suffire à diminuer suffisamment la peur pour ne plus vivre les situations redoutées avec une souffrance significative.