anorexieL’anorexie mentale est une quête insatiable de contrôle
L'anorexie mentale est un trouble alimentaire d'origine psychiatrique. Anorexie signifie étymologiquement « perte d'appétit » et se manifeste par une diminution ou une disparition de l'alimentation par absence d'envie ou refus de nourriture
La plus grande peur de l’anorexique est de grossir et son besoin de maigrir est si fort qu’elles cessent de s’alimenter.
Mais est-ce réellement tout ce dont souffrent les anorexiques ?
Sur fond de manque de confiance en soi, que ces jeunes femmes (ou plus rarement chez jeunes hommes 1 cas sur 10) cherchent à dissimuler derrière une maîtrise et un contrôle hors norme de leur alimentation, l’anorexie est toujours le symptôme d’un réel mal-être psychique.
Elles n’ont plus que la peau sur les os. Leur poids oscille dangereusement entre 30 et 40 kilos.
Contrôler son corps, son image, sa vie c’est ce qui anime la jeune femme qui souffre d’anorexie. En refusant de s’alimenter et en niant sa faim, c’est en effet bien plus que son alimentation qui est en jeu, dans l’anorexie mentale.
Au début, la malade a faim, et lutte contre celle-ci. Pour paradoxalement combler un vide en elle, se rassurer, se sentir exister, l’anorexique va jusqu’à mettre sa vie en péril, le plus souvent sans en avoir conscience.

Reconnaître l’anorexie mentale
L’anorexie mentale commence non pas quand une personne “veut” maigrir, mais quand, sans s’en rendre compte, elle ne peut plus rien faire d’autre que maigrir.
Certains signes sont très spécifiques : restriction, tri des aliments, indifférence à la tentation, calcul draconien des calories et, souvent, prise des repas seule et à heures fixes.
Avant toute chose, l’anorexique fait preuve d’un contrôle hors norme de son assiette. À l’inverse, sa consommation de liquide dépasse l’entendement. Cette potomanie (nom du trouble qui y est associé) peut la pousser à boire plus de 3 litres d’eau par jour. L’objectif : Se purifier, éliminer, mais aussi se remplir l’estomac pour écarter la sensation de faim. Dans un but similaire, elle fait parfois usage de diurétiques et de laxatifs. 
Pour “brûler des calories”, l’anorexique semble comme hyperactive, elle bouge sans cesse. Son amaigrissement est rapide, fulgurant. L’adolescente, ou la jeune femme selon son âge, modifie sans cesse l’objectif qu’elle s’est fixé d’atteindre, pour perdre toujours plus de poids. La vision qu’elle a de son propre corps n’est pas objective, elle ne se trouve jamais assez mince, surtout pas maigre. Souvent, conséquence du chaos hormonal provoqué par la dénutrition, ses règles ont disparu.

D’un point de vue psychologique, sans que l’on puisse savoir avoir exactitude si ses difficultés existaient toutes avant le déclenchement de la maladie ou si cette dernière les a provoquées ou aggravées, les personnes qui souffrent d’anorexie mentale présentent des symptômes bien identifiés :
- manque de confiance (en soi, mais aussi en l’autre)
- manque d’estime de soi
- besoin de contrôle et de maîtrise, qui se traduit par un excès de perfectionnisme
- rejet de l’image féminine (séduction, sexualité) et du désir
- peur permanente d’être jugée par autrui
- sentiment d’impuissance face à l’amour, la vie, la profession, l’avenir, la guérison…
Tout cela sans que la personne atteinte ne veuille reconnaitre son problème. A des stades avancés, des symptômes en rapport avec des carences apparaissent et s'accentuent tant que le trouble persiste. 
L'anorexie mentale ne concerne pas seulement la perte de poids qu'elle occasionne, mais surtout l'état psychologique de la personne. La perte de poids est liée à un trouble plus profond, un malaise, des angoisses, une altération de la perception de son corps et de son poids.

Traitement
Aucune prévention n'existe contre l'anorexie. Le mieux étant encore d'ouvrir le dialogue avec la personne qui présente des signes d'amaigrissement et de refus de nourriture. Il est important de ne surtout pas brusquer la personne qui risque alors de se renfermer davantage. Toutefois, certaines raisons laissent à penser que l'anorexie mentale peut être liée à trois facteurs :
- le facteur social, est lié à l'importance donnée au paraître
- le facteur psycho-affectif apparaît lorsque la personne est angoissée et ne trouve pas satisfaction dans les rapports qu'il entretient avec son entourage.
- le dernier facteur est lié à la confiance en soi.
Le principal obstacle dans le traitement contre l'anorexie mentale est en réalité la volonté du patient à refuser tout traitement. Il arrive souvent que la personne atteinte d'anorexie mentale ne se voit pas comme malade et rejette ainsi toute tentative extérieure visant à l'aider. Le point de départ du traitement ne sera pas le même selon la gravité de l'état de la personne. Une hospitalisation peut être le premier cap pour les personnes les plus faibles, alors que pour d'autres le traitement premier sera une psychothérapie !

Dans un cas sur trois, l’anorexie dite restrictive glisse vers l’anorexie-boulimie. Dans cette forme particulière, le jeûne est alors entrecoupé de crises de boulimie, qui se soldent par des vomissements, spontanés ou provoqués. Une perte de contrôle vécue comme un échec que la jeune malade a souvent beaucoup de mal à accepter.